Ce mois-ci, 6 articles scientifiques des équipes anglaises, américaines, bulgare et néerlandaise, sont parus.
Nous avons traduit en français leur résumé (n’hésitez pas à nous signaler les erreurs…).
Hélène & Nathalie
Encephalopathy and SCN1A mutations.
Tang S, Lin JP, Hughes E, Siddiqui A, Lim M, Lascelles K.
Department of Paediatric Neurology, Evelina Children’s Hospital, London, United Kingdom Department of Neuroradiology, Guy’s and St Thomas’ Hospital, London, United Kingdom.
Epilepsia. 2011 Apr;52(4):e26-30. doi: 10.1111/j.1528-1167.2011.03019.x. Epub 2011 Mar 22.
Nous décrivons trois enfants avec des mutations génétiques différentes de la sous-unité (SCN1A) du canal sodique associées à de l’épilepsie, qui ont connu une régression neurologique soudaine et soutenue après un état de mal épileptique dans deux des cas et une septicémie aiguë dans l’autre. La neuro-imagerie a mis en évidence une ischémie cérébrale dans un cas, mais des anomalies du signal du cervelet pour les deux autres cas. La sélectivité des changements de la matière blanche du cervelet suggère un mécanisme différent de blessure ou de sensibilité accrue de cette région du cerveau à la blessure au moins chez quelques patients présentant des mutations SCN1A. Ce rapport ajoute à l’éventail de mécanismes de détérioration neurologique aiguë et de déficit fonctionnel associé aux mutations SCN1A, qui reste à être pleinement compris.
An interstitial duplication at 2q24.3 involving the SCN1A, SCN2A, SCN3A genes associated withinfantile epilepsy
Raymond G, Wohler E, Dinsmore C, Cox J, Johnston M, Batista D, Wang T.
Kennedy Krieger Institute, Baltimore, Maryland; Department of Pediatrics, Johns Hopkins University School of Medicine, Baltimore, Maryland; Department of Neurology, Johns Hopkins University School of Medicine, Baltimore, Maryland.
Am J Med Genet A. 2011 Mar 17. doi: 10.1002/ajmg.a.33929. [Epub ahead of print]
One novel Dravet syndrome causing mutation and one recurrent MAE causing mutation in SCN1A gene.
Yordanova I, Todorov T, Dimova P, Hristova D, Tincheva R, Litvinenko I, Yotovska O, Kremensky I, Todorova A.
National Genetic Laboratory, Sofia Medical University, Sofia, Bulgaria; Genetical Medico-Diagnostic Laboratory « Genica », Sofia, Bulgaria.
Neurosci Lett. 2011 Apr 25;494(2):180-3. Epub 2011 Mar 15.
Les mutations dans le gene SCN1A, codant pour la sous-unité alpha-1 du canal sodium voltage-dépendant, sont associées souvent avec l’épilepsie myoclonique sévère du nourrisson ou syndrome de Dravet (DS), mais rarement avec l’épilepsie astatique myoclonique (MAE ou syndrome de Doose). Nous rapportons le cas de 2 patients avec mutations du gène SCN1A accompagnées d’épilepsie du type épilepsie généralisée avec convulsion fébriles (GEFS+), leurs phénotypes étant respectivement compatibles avec le syndrome de Dravet et l’épilepsie astatique myoclonique. L’analyse du gène SCN1A a révélé une mutation de novo hétérozygote induisant une mutation par décalage du cadre de lecture (c.4205_4208delGAAA) aboutissant à une protéine tronquée dans le patient DS et une mutation ponctuelle faux-sens de cystéine en glycine (c.3521C>G) dans le patient souffrant de MAE. Cette mutation faux-sens a été décrite auparavant chez des patients avec des maladies neurologiques diverses, ce qui suggère que la variabilité de la maladie est vraisemblablement le résultat d’influences d’autres facteurs génétiques ou environnementaux. Le phénotype DS est surtout associé d’habitude à des mutations ponctuelles non-sens, alors que les gènes SNC1A des patients GEFS+ présentent surtout des mutations ponctuelles faux-sens et très peu de mutation non-sens.
Adults with a history of possible Dravet syndrome: An illustration of the importance of analysis of the SCN1A gene.
Verbeek NE, van Kempen M, Gunning WB, Renier WO, Westland B, Lindhout D, Brilstra EH.
DBG-Department of Medical Genetics, University Medical Centre Utrecht, Utrecht, The Netherlands Epilepsy Centre Kempenhaeghe, Heeze, The Netherlands Department of Neurology and Child Neurology, Canisius-Wilhelmina Hospital, Nijmegen, The Netherlands.
Epilepsia. 2011 Mar 3. doi: 10.1111/j.1528-1167.2011.02982.x. [Epub ahead of print]
La plupart des patients avec le syndrome de Dravet (DS) présentent des mutations de novo dans le gène du canal sodique voltage dépendant neuronal de type 1 (SCN1A). Nous décrivons le cas de 2 hommes, pères, (sans lien familial entre eux), ayant eu une épilepsie infantile sévère compatible avec le syndrome de Dravet, qui ont tous deux un enfant présentant le syndrome de Dravet. L’analyse du gène SCN1A a révélé une mutation pathogène chez les 2 enfants. L’un des pères présente un mosaïsme somatique pour la mutation détectée chez son fils. Un développement psychomoteur relativement favorable chez les patients DS peut s’expliquer par un mosaïsme somatique de la mutation SCN1A dans le tissu cérébral. Une forme légère du syndrome de Dravet chez les patients adultes est associée avec un risque élevé d’occurrence d’épilepsie encore plus sévère dans leur descendance.
Dravet syndrome: inroads into understanding epileptic encephalopathies.
Section of Neurology and Development, Department of Pediatrics, Children’s Hospital at Dartmouth, Dartmouth-Hitchcock Medical Center, One Medical Center Drive, Lebanon, NH 03756, USA. Richard.P.Morse@Hitchcock.org
J Pediatr. 2011 Mar;158(3):354-9. Epub 2010 Dec 15.
Neuronal voltage-gated ion channels are genetic modifiers of generalized epilepsy with febrile seizures plus.
Hawkins NA, Martin MS, Frankel WN, Kearney JA, Escayg A.
Neuroscience Graduate Program, Vanderbilt University Medical Center, Nashville, TN 37232, USA.
Neurobiol Dis. 2011 Mar;41(3):655-60. Epub 2010 Dec 13.
Des mutations des gènes codant pour les sous-unités SCN1A et SCN2A du canal sodique voltage dépendant sont associés à des épilepsies héréditaires, y compris l’épilepsie génétique avec convulsions fébriles plus (GEFS+) et le syndrome de Dravet (épilepsie myoclonique sévère du nourrisson). La présentation clinique et la sévérité de ces épilepsies sont très variables, même chez les personnes présentant la même mutation, ce qui suggère l’action de modificateurs environnementaux ou génétiques. Pour appuyer l’hypothèse que les modificateurs génétiques peuvent influencer la clinique des patients GEFS+ SCN1A-, nous avons utilisé des modèles de souris pour étudier l’effet de la combinaison de la mutation humaine GEFS+ SCN1A-R1648H avec les mutations SCN2A, KCNQ2 et SCN8A. Les souris Knock-in hétérozygotes pour la mutation R1648H(SCN1A(RH/+)) ont un seuil diminué des crises induites et des crises spontanées peu fréquentes, tandis que les homozygotes affichent des crises spontanées et une mortalité prématurée. Les souris transgéniques SCN2A(Q54) ont une mutation SCN2A qui entraîne des crises spontanées et des crises partielles motrices à l’âge adulte; et les souris porteuses d’une mutation KCNQ2-V182M présentent une sensibilité accrue aux crises induites, et de rares crises spontanées chez les adultes. La combinaison de l’allèle SCN1A-R1648H avec SCN2A(Q54) ou avec KCNQ2(V182M/+) se traduit par l’apparition précoce de crises généralisées tonico-cloniques et de létalité juvéniles chez les souris double hétérozygotes. En revanche, les mutants SCN8A présentent une résistance accrue aux crises induites. La combinaison des allèles SCN1A-R1648H et SCN8A-med-jo restaure un seuil normal de crises flurothyl-induites chez les hétérozygotes SCN1A(RH/+) et une amélioration de la survie des homozygotes SCN1A(RH/RH). Nos résultats démontrent que les variantes dans les SCN2A, KCNQ2 et SCN8A peuvent considérablement influer sur le phénotype des souris porteuses de la mutation SCN1A-R1648H et suggèrent que les variants du canal ionique peuvent contribuer à la variation clinique observée chez les patients épileptiques monogéniques.