Merci à Stéphanie, secrétaire de l’Alliance Syndrome de Dravet, pour ce compte rendu.
Liens entre épilepsie et autisme
Qu’est ce que l’épilepsie : il y en plusieurs types. Il y a des symptômes communs mais une grande diversité de syndromes.
Ne pas confondre symptômes et syndromes. Il faut rassembler toutes les informations pour mettre un nom sur la forme d’épilepsie dont il est question. Le diagnostic se fonde sur une observation clinique et d’autres informations pour l’affiner (ex. âge du début des crises, l’EEG…). Les évolutions vont varier selon le type de syndrome.
Certaines épilepsies répondent très bien au traitement (ex. épilepsie absence de l’enfant). D’autres ont des évolutions beaucoup plus dramatiques et répondent mal au traitement. Il faut également être vigilant quant aux effets des traitements qui peuvent aggraver les choses.
L’EEG reste un examen difficile pour les enfants, autistes en plus. Il faut des équipes entraînées. C’est un examen qui aide mais qui ne suffit pas. Il ne s’agit que d’une pièce du puzzle. L’utilisation de la Mélatonine peut aider au sommeil. Mais un EEG normal est possible dans beaucoup d’ épilepsies et vice versa : des enfants neurotypiques peuvent avoir des anomalies à l’EEG.
Les anomalies de l’ EEG chez les autistes se traduisent souvent par des ondes lentes ou pointes et pointes ondes.
On détecte des anomalies chez plus de 50% des autistes lors d’enregistrements longs (24h).
Il faut repérer les symptômes épileptiques pour poser le bon diagnostic. Il est parfois difficile de différencier des manifestations épileptiques et des ruptures de contact ou des mouvements stéréotypés présents chez les autistes, d’où l’importance des interrogatoires des familles et des observations.
On note un nombre plus importants d’ épileptiques chez les grands autistes (25 à 3o%).
Plus l’atteinte intellectuelle est importante plus l’épilepsie est associée.
Plus le cerveau est atteint, plus l’épilepsie est présente, le retard mental étant un facteur de risque d’épilepsie (par une atteinte globale du cerveau).
Idem chez les autistes : plus l’atteinte cognitive est sévère plus l’ épilepsie est présente. Chez les personnes autistes, l’épilepsie débute souvent soit dans la petite enfance soit à l’adolescence.
Du coup, on ne sait pas forcément quels vont être les meilleurs traitements et prises en charge.
Mais on note une limite des connaissances à cause des études peu fréquentes et des problèmes de méthodologie.
Quels sont les types d’épilepsie chez les autistes ? C’est une étude qui reste à mener.
Les traitements : peu de données prédictives de l’efficacité : il faut essayer. Idem pour les effets secondaires.
Tous les médicaments qui ont un impact cognitif sont à éviter chez les autistes (ex; Epitomax…). Ces traitements ont des effets secondaires importants sur le développement sur ces patients. Mais il faut constamment doser entre la fréquence des crises et les effets secondaires.
Conclusion : le diagnostic de l’épilepsie chez une personne autiste nécessite l’intervention d’un praticien expérimenté et des entretiens longs et minutieux.
On doit viser un diagnostic précis du syndrome en cause pour affiner au mieux les traitements.
Il faut développer encore la recherche sur cet axe autisme – épilepsie.
*Le Dr Stéphane Auvin est neuropédiatre à l’hôpital Robert Debré (Paris) et spécialiste de l’épilepsie de l’enfant
1 commentaire
Bonjour
Infirmière en pédopsychiatrie je souhaiterai savoir s’il existe des supports visuels sous forme de bande dessinée ou animé comme des dessins animés pour expliquer et montrer ce qu’est un EEG aux enfants présentant un trouble du spectre autistique .
En vous remerciant
Mme Sevenier